Parti à 11h, difficile de penser à tout prendre, je n'ai pas rencontré de difficultés particulières jusqu'à la frontière. Comme l'année passée, j'ai maudit M. le ministre de l'Equipement: la M9 est une route fédérale. Il y a une 50ne de kilomètres qui sont une honte. Un petit arrêt casse-croûte à Rjev, ville des tatoués. Quelques arrêts essence, tant qu'elle est bon marché. Par moment, je suis un peu seul: un ruban d'asphalte au milieu de la forêt. Vers Velikie Louki, il se met à pleuvoir assez fort, alors que jusque là, c'était ciel bleu. On a dû me reconnaître et c'est donc spécialement pour moi, vu que l'hiver dernier, nous avions essuyé une tempête de neige sur cette même route.
La frontière est annoncée vers 19h15 par une file de camion: 3-5 km environ, qu'ont-ils fait pour mériter cela ? Et voilà ma file: euh, je ne vois pas au loin le poste-frontière, c'est normal ? Autour que des étrangers, mais un Russe arrive derrière moi et se fait dire qu'avec son immatriculation russe, il peut griller la file. Ca commence... Je ne vais plus le lâcher d'une semelle. On remonte donc toute la file, environ 1 km, on dit 90 voitures (mathématiquement, plus). On se plante devant une barrière avec une guérite, aucun mouvement. Le passage de frontière - voyage dans des mondes parallèles. Les deux côtés aussi débiles, pas un pour rattraper l'autre. Je vous donnerai la version raccourcie.
Etape 1: la guérite va regarder vos papiers et à un moment M, la barrière va se lever. Ca ressemble à une régulation. La barrière-Dieu s'ouvre à 20h15.
Ensuite, les contrôles russes: plusieurs files pour les voitures, d'autres pour les camions. D'abord la douane, très léger, puis l'immigration, hop, coup de tampon. 2 douaniers, mais un seul fonctionnaire de l'Immigration, les chefs de service n'ont jamais dû faire de maths dans leur vie, comment veulent-ils écouler le flux de vacanciers ? Pendant que les voitures russes se faisaient contrôler (15-20 min), il a dû y avoir 3 voitures étrangères à passer !
C'est alors que toutes les voitures se remettent en file pour la guérite-magique: on remontre les papiers et ils délivrent un laisser-passer pour la partie lettonne. Et toujours la barrière-Dieu qui se lève quand bon lui semble. 45 minutes perdues en zone tampon.
Enfin, les contrôles lettons: la douane, qui ne vérifie même pas ce qu'on inscrit sur la déclaration, l'immigration, qui n'a rien à tamponner pour moi.
Résultat: j'ai fini à 22h30, 21h30 heure lettonne. En gros, il n'y a qu'une personne à chaque poste qui travaille (samedi soir, été, 20h) et qui passe au moins 5 minutes sur chaque cas. Nuls.
Pendant Il faut maintenant se dépêcher, Yana, la fille qui doit m'accueillir et que j'ai tenu au courant de l'avancée habite à encore 160 km de là. Un côté positif, la nuit tombe seulement. Il est 0h45 quand je parviens enfin à Jekabpils. La carte m'aidant, je trouve tout de suite l'adresse. Mais, dernière épreuve de la journée, le téléphone de Yana est éteint ! Et la maison, au 12 de la rue, aussi ! N'ayant pas encore consommé toute ma réserve de sang-froid, je tente de demander un coup de main aux filles (les mecs sont autour des billards) du bar sportif d'à côté. Très aimables, elles me conseillent l'hôtel du stade et l'une d'entre elles joue même la voiture pilote dans la ville endormie. La réceptionniste, elle aussi endormie, est tout aussi charmante et m'accepte, alors même que mon passeport français lui cause des tracas administratifs et que je n'ai pas, à cette heure, de quoi lui payer d'avance la chambre.
Nuit à Jekabpils, Lettonie.
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